BAP2 2022

Biennale d'Architecture d'iles de France

Sans militantisme et quête de performances technologiques, il est question d’explorer des pistes d'alternatives en considérant les aspects historiques, géographiques et culturels, mais aussi énergétiques et environnementaux.
Il est urgent de nous inscrire dans un changement de paradigme plus large, consistant à composer non plus contre les exigences de la nature mais avec celles-ci. Ainsi, le recours aux matériaux naturels et bruts nous incite à adopter une pensée constructive dans laquelle écologie et économie s'entremêlent. À travers ce prisme, l’usage de la pierre massive structurelle présente l'une des réponses convaincantes à la pérennité des bâtiments comme peut en témoigner l’histoire des villes.

Fruit d'une collaboration entre architecture et photographie, ce dispositif porte un regard instruit et généreux sur la valeur des imperfections inhérentes aux matériaux naturels, aux modes d’extraction et aux artefacts créés lors de la mise en œuvre. Ici et là, un décalage, une variation de couleurs, une trace de sillages témoignent, sans filtres, de la genèse d’une construction. L’interprétation des imperfections nous permet de narrer le lien entre la filière, la mise en œuvre et la conception. Une part de l'installation s’appuie sur l’exposition de photographies de très grands formats. Cette immersion dans l'espace construit révèle la matière, ses "défauts" et ses nuances. En écho, six totems en pierre massive évoquent des dispositifs architecturaux, ici, la parfaite justesse des outils numériques doit composer avec les caprices d'une matière crue.

De la valeur de l’imperfection
Installation de Atelier Archiplein _ Francis Jacquier, Marlène Leroux
& Leo Fabrizio Photography